Pour beaucoup aujourd'hui, le travail ne serait qu'un moyen nécessaire de "gagner sa vie" et de s'offrir les prochaines vacances. Pourtant il occupe une place centrale dans nos existences personnelles et collectives. C'est souvent à travers lui que nous commençons par nous définir, tant il est vrai qu'il peut indiquer qui nous sommes et la place que nous occupons parmi les nôtres. Le travail est un des fondements de notre construction identitaire. Ne dit-on pas d'ailleurs "je suis pompier", "je suis chercheur", etc ? Alors, lorsque le travail nous rend malade, n'est-ce pas plutôt le signe qu'il est lui-même malade ?

Chez TALENTS & TRAJECTOIRES, nous sommes portés par la conviction que le travail est porteur de sens. Que le travail n'est pas seulement un moyen, mais un lieu majeur de l'accomplissement humain.

Voici 7 clés sur lesquelles porter nos efforts pour faire du travail un lieu qui fait grandir la personne en servant les autres, et qui contribue ainsi à enrichir un bien commun :

1. Un travail où j'exprime qui je suis

Le travail est l'expression de la personne dans le monde. Chaque personne est mue par un élan de transformation du monde qui lui est propre. Cet élan correspond à un besoin vital d'apporter sa pierre à l'édifice, de dire "qui je suis" au travers d'une réalisation concrète. Aussi aspirons-nous à être reconnu pour ce que nous apportons de singulier. Mais à l'image de la plante qui a besoin d'une terre particulière, d'eau et de lumière pour croître, l'être humain a besoin de conditions particulières pour pouvoir s'exprimer et se déployer. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, nous sommes affectés au plus profond de notre être, dans notre dignité. 

Pour faire l'expérience d'un travail humain, commençons par reconnaître et accueillir notre identité, par goûter ce que nous avons reçu, notre histoire, nos talents, notre désir, etc. pour pouvoir ensuite le partager, le redonner dans un service. 

2. Un travail que je vis comme un service

La relation de service est dans la nature même du travail. Le désir de rendre service inscrit en chacun de nous est à l'origine du travail et de la production de biens. Cette relation de service qui rend le travail proprement humain est aussi personnelle et singulière. Lorsqu'une personne est consciente de ce qu’elle est, qu'elle est capable de goûter ce qu'elle a reçu, elle aspire naturellement à le traduire dans un engagement et ce qu'elle apporte alors est unique et irremplaçable. L'économie n'est pas autre chose qu'un échange de services. 

3. Un travail qui passe par la relation

Le travail me relie aux autres par le service que je leur apporte et le retour qu'ils m'en font. J'y engage ce que j'ai reçu, j'y reçois également une réponse à ce que j'ai donné. Quand le travail va mal, la société va mal. Il y a des personnes qui ne reçoivent pas ce qui leur est dû, d'autres qui ne donnent pas ce qu'elles ont à donner. Le travail est "relation" parce que l'être humain est un être de relations (selon Aristote, l'Homme est un "animal social"). Nous sommes nés d'une relation et nous vivons de relations. 

J'ai également besoin des autres pour travailler. Si chaque personne est unique, douée de talents qui lui sont propres, nous avons à nous enrichir mutuellement, dans la complémentarité de nos expériences, de nos talents, de nos engagements, etc. C'est la coopération. Chaque homme n'est pas appelé à développer la totalité des potentialités humaines, mais bien celles qu'il a reçues. 

Nous aspirons à accomplir quelque chose en commun, à vivre une aventure collective dans laquelle chacun contribue en apportant, non pas seulement ses compétences dans un champ requis, mais tout ce qu'il est. 

4. Un travail qui contribue à un "bien"

Pour que mon travail ait un sens à mes yeux, il faut aussi que le service que j'apporte de manière singulière soit au profit d'un bien supérieur qui constitue un bien commun, le bien de la communauté dans son ensemble. J'ai besoin de savoir quel est ce bien commun pour lequel je travaille, de me reconnaître dans celui-ci et de le partager avec les autres. Je peux être dans un métier qui me passionne mais pour une finalité à laquelle je n'adhère pas, bien que je réalise un travail de qualité. Sous cet angle, ce travail n'est pas humain. On reconnaît cette dimension du travail dans la joie que nous avons à célébrer les réussites collectives, bien plus satisfaisante que celle que nous avons à célébrer nos réussites individuelles. 

5. Un travail qui s'appuie sur le réel

Le travail est cette partie du réel dont je me saisis pour la transformer : je construis une maison, j'écris un livre, je soigne une personne, etc. Aujourd'hui, avec la digitalisation notamment, une grande partie du travail devient de plus en plus abstraite. Pris dans la manipulation des symboles, le travailleur a de plus en plus de mal à appréhender le résultat de son action concrète sur le monde. La tendance est de se réfugier derrière la création d'une représentation du monde, au lieu d'agir concrètement sur ce monde pour apporter un service à des personnes réelles. 

Pour retrouver le chemin d'un travail plus réel, il s'agit d'écouter et d'observer la réalité pour apporter un service ajusté au besoin des personnes concernées. 

6. Un travail dans lequel je suis respecté dans ma responsabilité

Ce qui fonde ma légitimité dans mon travail, c'est la responsabilité qui m'incombe. C'est également ce qui constitue ma dignité et ma fierté. Cette responsabilité est aussi une charge. Je dois "répondre de..." Concrètement, j'ai besoin d'un espace de liberté, et que celui-ci soit respecté, pour agir de façon autonome. Un travail humain est un travail qui me laisse cet espace de créativité. Celui-ci est basé sur la confiance qui m'est donnée. Nous sommes tous co-créateurs à travers cet élan singulier qui nous pousse à transformer notre environnement. Cette espace de créativité, c'est aussi celui de la délibération. Dans le cadre de la responsabilité qui m'est confiée, être en mesure de délibérer, c'est être en mesure d'arbitrer et de mobiliser des ressources d'action en vue d'objectifs que je fais miens.  

7. Un travail qui reconnaît les services rendus

Lorsque j'apporte un service, ce sont les autres qui me permettent de savoir si ce service est bon et juste. Sans cette reconnaissance extérieure, il ne peut y avoir de connaissance de ce que j'apporte de singulier dans mon travail et le désir de rendre service risque de se tarir. Un travail humain est donc un travail qui reconnaît la qualité du service rendu. 

Le salaire est une dimension incontournable de cette reconnaissance. Néanmoins, il ne reconnaît pas la part "gratuite" du service rendu. La part gratuite du service rendu par un coiffeur par exemple, au-delà de la coupe effectuée, c'est la qualité de la relation qu'il établit avec son client, c'est le conseil qu'il dispense, c'est le geste qui prend soin offrant un véritable moment de bien-être, c'est l'écoute attentive, etc. En réalité, rien n'oblige le coiffeur à entourer son geste technique de toutes ces préventions. Reconnaître ce qui est donné est une question de justice car ce qu'apporte le professionnel, ce n'est pas seulement son savoir-faire, c'est une part de lui. S'il n'y a jamais de reconnaissance de cette part gratuite, alors, j'arrête de donner.  

Et vous, que voulez-vous apporter au monde ?

Faire du travail aujourd'hui un lieu plus humain, cela commence par vous ! En décidant d'être à votre place et en étant heureux dans votre travail, vous contribuez à changer le regard sur celui-ci et vous inspirez d'autres personnes ! Pour vous mettre en chemin, nous vous invitons à réfléchir à votre engagement professionnel à lumière de ces 5 questions :

  • Quels sont les lieux où je me réalise ?
  • Quels sont les talents que je souhaite engager ?
  • Quel est mon désir profond d’engagement ?
  • Quels sont mes freins ?
  • Comment les dépasser ?

Comprendre, se former pour promouvoir un travail plus humain

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